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Les mégadonnées comme levier du bas carbone en Chine

criPublished: 2021-11-12 14:41:33
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Récemment, la Chine a établi sa feuille de route écologique, en annonçant vouloir atteindre son pic d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et la neutralité carbone d’ici à 2060. Depuis, Ma Jun, fondateur de l’Institut pour les affaires publiques et environnementales (IPE selon l’acronyme anglais), croule encore plus sous le travail qu’auparavant.

Ma Jun est une sommité dans le milieu de la protection environnementale en Chine. On lui doit la compilation de la première base de données nationale et publique sur la pollution de l’eau, cartographiant les rivières et lacs pollués en Chine. En 2014, il a promu, aux côtés d’autres collègues, l’intégration des principes de « surveillance et transparence » dans la nouvelle législation environnementale, ce qui a ouvert un nouveau chapitre dans la lutte antipollution dans le pays. En 2015, il est le premier Chinois à avoir été honoré du prix Skoll pour l’entrepreneuriat social. À présent, au-delà du contrôle de la pollution, il vise l’objectif d’amorcer la baisse des émissions de gaz à effet de serre produites par la société chinoise.

Recenser les émissions émanant des chaînes industrielles

Dès 2014, l’IPE a développé, en coopération avec le Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), l’indice CITI pour les chaînes d’approvisionnement vertes, et déjà sept rapports d’évaluation ont été publiés en référence à ce paramètre. Comme nous l’a expliqué Ma Jun, cet indice s’appuie principalement sur des données réglementaires et d’autres informations divulguées respectivement par le gouvernement et par les entreprises, afin d’évaluer de façon dynamique la gestion environnementale menée par les diverses marques dans leurs chaînes d’approvisionnement. Il tient surtout compte des tâches que celles-ci ont mises en œuvre pour se conformer aux normes environnementales, économiser l’énergie, réduire leurs émissions et communiquer leurs performances dans ces domaines. Ainsi, pour obtenir un score élevé, chaque marque est tenue d’adopter des mesures efficaces pour modérer son impact environnemental, ce qui pousse les entreprises impliquées dans les chaînes d’approvisionnement chinoises à respecter la réglementation environnementale et à assumer leurs responsabilités vis-à-vis de notre planète. Tel est le premier pas qu’a franchi l’IPE pour ce qui est du suivi des émissions de gaz à effet de serre.

« À l’origine, ce nouvel indice CITI était destiné à évaluer globalement la gestion environnementale au niveau des chaînes d’approvisionnement, en tenant compte non seulement du suivi des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi d’autres projets de lutte antipollution couvrant le déversement d’eaux usées, le rejet des gaz d’échappement et le dépôt de déchets solides », nous a confié M. Ma. Mais étant donné l’attention croissante portée aux émissions de gaz à effet de serre ces dernières années, lui et son équipe ont commencé à accorder plus de poids à cette catégorie d’émissions dans le système d’évaluation global.

Au cours de ses recherches, M. Ma a découvert que les émissions de gaz à effet de serre des grandes marques et des multinationales, concentrées principalement le long des chaînes d’approvisionnement, représentent généralement plus de 70 % du volume total d’émissions de gaz à effet de serre engendrées par les entreprises. Et la Chine, surnommée l’« usine du monde », est elle-même devenue le pays regroupant la majeure partie des chaînes d’approvisionnement mondiales des marques. Suite à la ratification de l’Accord de Paris par Beijing, de nombreuses marques internationales ont pris comme il se doit des engagements pour réduire leurs émissions, mais la plupart de leurs efforts n’ont pas encore atteint les chaînes d’approvisionnement en Chine. C’est pourquoi M. Ma a décidé, sur la base de cet indice CITI, de recenser plus systématiquement les informations relatives aux émissions de gaz à effet de serre issues des chaînes d’approvisionnement. En 2017, l’IPE et le Centre de recherche mondial pour la divulgation des informations environnementales (CDP selon l’acronyme anglais) ont développé conjointement l’indice SCTI (Supply Chain Climate Action), mesurant l’action climat menée dans les chaînes d’approvisionnement.

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