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Des gardes forestiers locaux pour protéger les forêts

criPublished: 2021-11-10 10:44:56
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Yu Meixiu effectue une patrouille forestière

La maison de la garde forestière Yu Meixiu est située à flanc de montagne, à près de 3 000 m d’altitude. On y parvient par une route étroite et sinueuse, comptant pas moins de 90 virages en épingle à cheveux. Juste derrière sa résidence s’étendent les forêts luxuriantes qu’elle est chargée de garder.

La jeune femme est née en 1990 à Badi dans le département autonome tibétain de Diqing (Yunnan). Son village est bordé par la réserve naturelle des monts enneigés de Baima.

Malgré sa petite taille et sa petite stature, Mme Yu ose s’aventurer seule dans les forêts montagneuses à 5 000 m d’altitude, en portant de la nourriture sèche et une serpe, pour patrouiller, planter des arbres, faire de la prévention d’incendie et s’assurer de l’absence de maladies et d’insectes ravageurs.

Mme Yu travaille avec dix autres gardes forestiers du même village. Ensemble, ils sont responsables de la protection de plus de 230 hectares de ressources forestières dans les montagnes autour du village.

Pour cette jeune femme extrêmement sérieuse, le nombre mensuel de « petites patrouilles » et de « grandes patrouilles » s’élève à plus de 17 jours. La « petite patrouille » signifie en réalité qu’il faut patrouiller pendant 15 jours chaque mois dans les montagnes à l’intérieur de la juridiction du village, tandis que la « grande patrouille » désigne l’action collective de tous les membres de l’équipe forestière dans les zones clés du canton ou dans toutes les zones dont ils sont responsables, et cette action nécessite au moins deux jours par mois.

Faire des habitants locaux les gardiens de la forêt est une mesure que le canton de Badi a adoptée en réponse à la situation actuelle des ressources forestières locales. « Il y a des années, les villageois, qui n’avaient pas conscience de la nécessité de protéger la forêt, ont coupé les grands arbres de la montagne pour s’en servir comme bois de chauffage, ne laissant que les petits arbres. Mais peu à peu, tout le monde a été sensibilisé au concept de protection de l’environnement, et plus personne ne déboise, d’autant plus que les forestiers y veillent. Maintenant, la forêt devient de plus en plus luxuriante, et les grands arbres atteignent souvent plus de 20 m de haut », se réjouit Mme Yu.

Une patrouille représente un très long voyage, elle nécessite de gravir des monts et de traverser des rivières. À cette fin, Mme Yu a développé une grande force dans les jambes : elle est capable de parcourir en six heures une distance qui prend une journée entière à des gens ordinaires. Si elle ne peut pas revenir le jour même, elle doit passer la nuit dans les montagnes. « J’emporte toujours une couette et un morceau de tissu en plastique avec moi, pour le cas où j’aurais besoin de dormir sous un grand arbre », explique Mme Yu. Après cinq années d’épreuves en tant que garde forestière, elle a totalement surmonté la peur de dormir seule dans les bois.

« Malgré la complexité et le danger du terrain, les sentiers de montagne sont relativement faciles pour ceux qui marchent souvent. Ayant grandi dans les montagnes, j’éprouve des sentiments particuliers pour les plantes locales », confie Mme Yu. Elle a l’habitude de prendre des notes lors de ses patrouilles, enregistrant son itinéraire, son expérience, les gens qu’elle rencontre et les histoires qu’elle a entendues, les observations qu’elle a faites ainsi que les zones forestières qu’elle a surveillées. Ces notes sont à la fois une tâche requise par son travail et une sorte de compagnie spirituelle.

En dehors de ses journées de patrouille, Mme Yu fait des travaux agricoles et ménagers, tout comme les autres villageoises. Ces dernières années, leur village s’est engagé dans le développement par la plantation et l’élevage, avec le fort soutien de la politique nationale en faveur des agriculteurs. Les terrains à l’avant et l’arrière de sa maison sont recouverts d’arbres et plantes à valeur économique, tels que des poiriers, des papayers, des poivrons et des noyers. De plus, sa famille élève six vaches, une dizaine de moutons, deux porcs et plus de 80 poulets, dont elle tire un revenu annuel de 40 000 yuans.

*QIAO ZHENQI est journaliste à China Pictorial.

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